« Vous êtes prêts? O.K. On y va. » Voilà les derniers mots que captera le téléphone cellulaire de Todd Beamer, un des passagers du vol 93 de la United Airlines, quelques minutes avant l'écrasement de l'appareil, le 11 septembre 2001. Dernier appareil à s'être écrasé, le Boing 757 effectuant le vol 93 est le seul des quatre avions détournés à avoir manqué la cible que lui destinaient les kamikazes. Les personnes à bord étaient au courant des autres attentats qui avaient terrassé les États-Unis ce matin-là. Ils savaient que s'ils ne tentaient rien, ils allaient mourir. Retour sur les derniers moments des passagers du vol 93.

Ce matin-là, le vol 93 de la United Airlines, à destination de San Francisco, attend longtemps l'autorisation de décoller de l'aéroport de Newark. Le trafic aérien est trop dense. Les 37 passagers et sept membres d'équipage partiront avec 41 minutes de retard. Une fois l'altitude de croisière atteinte, les terroristes font irruption dans la cabine de pilotage. Il s'ensuit une violente bagarre, remportée par les kamikazes, qui s'emparent alors des commandes. Ils égorgeront deux personnes à bord de l'appareil, vraisemblablement le pilote et le copilote. La voix du pilote kamikaze se fait alors entendre.

 

« Sortez d'ici. […]
Mesdames et Messieurs, c'est le pilote.
Assoyez-vous! Restez assis!
Nous avons une bombe à bord.
 »
 

 

L'inquiétude gagne les passagers. Les appels effectués sur les téléphones cellulaires se multiplient. Au fil de la matinée, les conversations avec leurs proches révèlent à certains passagers les attentats du World Trade Center. Le mot se répand dans l'avion. Les personnes à bord prennent conscience qu'elles ne sont pas victimes d'un détournement d'avion isolé mais plutôt d'une opération suicide de plus grande envergure.

LES APPELS TELEPHONIQUES

« Il m'a dit : Je suis à bord du vol 93, qui va de New York à San Francisco. Le vol a été détourné. On est en l'air. Ils ont une bombe à bord et ont déjà poignardé un type. »


Deena Burnett, épouse de Thomas Burnett, qui aurait été l'un des initiateurs de la révolte des passagers, se rappelant la première de leur quatre conversations

« Je lui ai dit : Assieds-toi, n'attire pas l'attention, sois calme et reste tranquille. Et il m'a dit : Non, non, Deena, s'ils ont prévu d'écraser l'avion, nous devons agir. (...) Je lui ai demandé si je pouvais l'aider. Je lui ai dit que je l'aimais et il a raccroché.
Deena Burnett, lors du dernier appel de son mari

« J'ai entendu Mark me dire : Maman, c'est Mark Bingham. Je savais qu'il était angoissé parce qu'il avait utilisé son prénom et son nom de famille. Et il m'a dit : je veux que tu saches que je t'aime. »
Alice Hoglan, mère de Mark Bingham

« Elle a appelé. Elle a dit que leur vol était détourné, qu'ils étaient au courant pour le World Trade Center, que les passagers avaient voté et qu'ils allaient reprendre les commandes de l'avion. »
Lorinda Cherry, amie de Linda Gronlund et de Joe de Loca

Une des agents de bord, Sandra Bradshaw, a appelé son mari pour lui dire qu'elle faisait bouillir de l'eau pour s'en servir comme arme contre les kamikazes.

« Il voulait que je récite le Notre Père avec lui. Nous l'avons fait. Il a récité le Notre Père du début à la fin. À ce moment, il a dit qu'il allait avoir besoin de toute sa foi parce qu'ils projetaient de sauter sur le type qui portait la bombe. »
Lisa Jefferson, opératrice d'une centrale téléphonique,à qui Todd Beamer a parlé.

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